Sunday 13 March 2011

Sodeb'O: La course contre la montre a commencé malgré un pare-choc éborgné




Sodeb'O - C'est So Good! Thomas Coville is eating into the deficit in miles on Idec's time. Image copyright Yvan Zedda/Sea&Co.

par Sodeb'O Voile media

"Je suis toujours en lutte pour la "gagne" et je ne me ménage pas. Je continue à régler mon bateau même si j'adapte les réglages," affirme le skipper de Sodebo joint aujourd'hui en milieu d'après midi.

Après le spectre de l’abandon hier suite à la collision "relativement douce" avec un globicéphale, après de nombreuses heures à étudier les dégâts en liaison avec son équipe à terre et Benoît Cabaret l’architecte du bateau à qui Tom avait immédiatement envoyé des photos, après avoir constaté que l’avarie n’engageait ni la sécurité du skipper ni celle du bateau, le compétiteur s’est remis en marche pour ne pas perdre de temps sur ce chrono qui lui ne s’arrête jamais de tourner.

"On avait travaillé sur ce sujet quand j’ai perdu l’étrave bâbord il y a trois ans dans une précédente tentative qui m’avait contraint à abandonner après l’Afrique du Sud. Au final, on s’en sort bien. La perte est hydrodynamique et non pas structurelle," tient à préciser le skipper qui espère que "la bête a à peine senti le choc tellement c’était léger."

Malgré un handicap de performances estimé entre 10 et 15%, le skipper de Sodebo explique qu’il "n’a pas fait tout ça pour arrêter là." Il remonte sérieusement sur Francis Joyon et grappille consciencieusement des milles, et repris 345 milles depuis le Cap Horn passé il y a cinq jours.

La route est belle, la trajectoire à travers l’Atlantique sud magnifique et le skipper en pleine forme physique grâce notamment à un travail complet réalisé sur la nutrition. Nettement plus passionné pendant des années par la technique et la technologie que par "la cuisine", le marin a planché avec le laboratoire de Recherche et Développement de Sodebo qui lui a concocté des plats déshydratés qui répondent à ses besoins énergétiques et à ce qu’il aime question goût.

Même réflexion avec Helly Hansen sur les vêtements. Thomas qui commence à enlever des couches grâce à la température qui est passée en quelques heures de 7 à 14 degrés, reconnaît avoir navigué dans des conditions incroyablement confortables malgré trois semaines passées dans plus de 200 % d’humidité. "Je me trouve tout de même d’une étonnante fraicheur après 41 jours de mer", constate le skipper qui souffre comme son bateau de quelques contusions mineures. On ne vit pas à 200 kms / heure de moyenne jour et nuit sans quelques bleus au corps et à l’âme.

Question météo, la mer est désormais plate et le bateau avance sur la bordure de l’anticyclone avec des vents qui vont mollir. Après trois semaines de lutte et même si on sait qu'il préfère naviguer à 25 nœuds, Tom va profiter de cette accalmie pour se reposer et inspecter le maxi trimaran.

Dans ce sport, sérieux mélange de technique, de technologie, de mécanique, de stratégie, de risques, de psychologie et de mental, Tom a choisi la voie de la sagesse. Il refuse de se faire des nœuds dans la tête comme il y a deux ans sur le temps qui passe, il refuse d’être obsédé par son avance ou son retard sur Francis. Il ne veut plus être obnubilé par le chrono. Depuis 41 jours, il regarde le schéma global : "Virtuellement, on peut encore battre le record. J’ai perdu ma dame et j’ai encore un fou qui est capable de faire échec et mat."

Sodeb'O Voile