Tuesday 21 September 2010

WOW Cap Istanbul: That's Corsica




Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

To manage, that is the leitmotif of the solo sailors approaching the coast of Sardinia. If they don't know by what they might be eaten up, they all have the premonition that things could quickly turn to custard if they lack vigilance at the critical moment. Little wind (pétole) is not necessarily the best friend of the racer, especially when he has to confront it alone

Gérer, tel est le leitmotiv des navigateurs solitaires en approche des côtes de Sardaigne. S'ils ne savent pas encore à quelle sauce ils vont être mangés, tous pressentent qu'elle pourra rapidement virer à l'aigre pour peu qu'ils manquent de vigilance au mauvais moment. La pétole n'est pas forcément la meilleure amie du régatier, encore moins quand il doit l'affronter seul


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

by Marie Le Berrigaud-Perochon

La route vers la Sicile promet d'être longue. Aux premiers milles avalés à grande vitesse, vont succéder des heures de veille à scruter les risées, à peaufiner le moindre réglage, à lutter sous le soleil contre l'endormissement. Les sirènes Méditerranéennes peinent à charmer les navigateurs engagés dans la WOW Cap Istanbul, tant ceux–ci savent que la moindre faute de concentration peut coûter cher. Alors, chacun trouve ses petites astuces pour gérer au mieux ces heures languissantes. La tenue tout d'abord : elle doit être confortable, légère et de préférence, recouvrir les extrémités et spécialement la tête. Le coup de bambou reste le pire ennemi du navigateur, surtout quand il vient, comme une grande part des solitaires, des latitudes nordiques de Bretagne ou de Normandie. Deuxièm e exigence, limiter les déplacements : chacun retrouve des gestes de chat pour se glisser dans la cabine pour jeter un oil sur les fichiers de vent envoyés par courriel par la direction de course, pour attraper quelque chose à grignoter, pour boire de l'eau en quantité. Les gestes sur les écoutes de spi se font délicats, les angles de barre sont réduits au maximum avec toujours la même obsession : ne pas casser la vitesse du bateau.
Bizuth et gros bras aux avant-postes


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

Enfin, il reste la tactique de rapprochement. A ce petit jeu des empannages, Gildas Morvan (Cercle Vert) et Francisco Lobato (Roff Tempo Team) ont pris un ascendant certain sur leurs adversaires. Pour Francisco, c'est une heureuse surprise, lui qui reconnaissait ne pas connaître les mers qu'allait traverser cette édition de la WOW Cap Istanbul. Pour Gildas Morvan, se retrouver aux places d'honneur est d'aut ant moins étonnant que la Méditerranée a toujours réussi à ce Breton pur beurre, qui parvient à démontrer ainsi qu'un ancrage fort auprès de ses racines ne signifie pas pour autant repli sur soi. Les deux navigateurs ont réussi à creuser un écart qui, s'il n'a rien d'irrémédiable, montre à quel point la Méditerranée peut créer des différences au sein même d'une flotte habituée des régates au couteau bord à bord.


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

Derrière ces deux-là, quelques navigateurs restent en embuscade tel Eric Péron (Skipper Macif 2009), Erwan Tabarly (Nacarat), toujours aussi concentré et Nicolas Lunven (Generali) qui semble retrouver la sérénité et la vista qui l'avaient quitté lors de la dernière Solitaire du Figaro. Eric Drouglazet (Luisina) lui non plus n'est pas loin des avant- postes. Le skipper de Trégunc, dans le Sud Finistère, qui se verrait bien rééditer son très beau début de parcours dans la WOW Cap Istanbul 2008, semble montrer lui aussi une empathie particulière pour cette épreuve. Comme quoi, nul n'est prophète en son pays.

WOW Cap Istanbul