Sunday, 19 September 2010

Cap Istanbul: Hyères - Ragusa may be a long leg



600 miles; that is the distance that the competitors in the WOW Cap Istanbul race must travel to reach Ragusa, in the south of Sicily. It will be three to five days at sea, depending on the weather conditions encountered en route. First indications are that the leg may be of long duration

600 milles, c'est la distance que devront parcourir les concurrents de la WOW Cap Istanbul pour parvenir à Ragusa, dans le sud de la Sicile. Soit de trois à cinq jours de mer suivant les conditions météorologiques rencontrées sur la route. Au vu des premières prévisions, l'étape risque de traîner en langueur


Ambiance in port in Hyères. Image copyright Jacques Vapillon/Vapillon.com

by Marie Le Berrigaud-Perochon

C'est un morceau de bravoure qui attend les concurrents de la WOW Cap Istanbul pour cette première étape de l'édition 2010. Six cents nautiques devant les étraves et plusieurs systèmes météos différenciés risquent de mettre à mal la résistance des navigateurs solitaires. On le sait, le petit temps est un facteur d'usure aussi pernicieux que les fortes brises. Susceptible de creuser des écarts importants, demandant une vigilance accrue pour attraper la moindre risée salvatrice, il joue avec les nerfs des navigateurs.

A cet égard, le scénario de cette première étape risque de proposer un menu carrément corsé. Les premières heures de course, plutôt ventées, seront l'occasion de creuser les écarts avant que le petit temps ne rattrape la flotte au large des côtes de Corse et de Sardaigne. Autant dire que les milles grappillés entre le départ et l'arrivée des petits airs peuvent être décisifs. Il faudra être à l'attaque d'emblée pour éviter de se faire piéger à l'arrière du peloton.
L'inconnu en guise de certitude

Passée la pointe Sud-Ouest de la Sardaigne, commencera la deuxième partie de course pour rejoindre la Sicile. Avec plus de 300 milles dans les quilles, les solitaires commenceront à sentir le poids de la fatigue, la nécessité de gérer au mieux son sommeil pour franchir une zone de transition décisive pour la suite de la course. Pour l'heure, c'est encore la bouteille à l'encre concernant cette deuxième partie de parcours.

Un marais barométrique associé à un petit front orageux sur l'Afrique du Nord promet à la flotte une descente dans des vents variables faibles. Faudra-t-il plon ger au Sud, aller frôler les îles de Malte et Gozo pour espérer récupérer un peu de gradient de pression ? Faudra-t-il au contraire, espérer jouer les brises thermiques le long des côtes de Sicile ? Seule certitude aujourd'hui : vérité d'hier vaudra peut-être mensonge demain.

Une fois de plus la Méditerranée risque de couronner sur cette étape celui ou celle qui aura su faire preuve d'opportunisme, qui aura conservé la lucidité nécessaire pour faire les bons choix stratégiques. C'est aussi dans ce type de situation que se révèlent les tempéraments : qui des tenants des comptes d'apothicaire, tenants d'une route minimisant les risques, ou des flambeurs capable de faire tapis dès la première étape, emportera la mise ? Au sein de la flotte, certains commencent à avoir leur petite idée. .. Mais motus ! A vingt-quatre heures du départ, la guerre psychologique prend de l'ampleur.

Ils ont dit :

Eric Drouglazet (Luisina) vainqueur de la première étape en 2008 :
« Ça va être du petit temps. On aura juste un peu d'air pour quitter la côte d'Azur, mais très vite le vent va s'essouffler dès qu'on arrivera le long de la Corse avec une petite tendance orageuse. Du Sud de la Sardaigne jusqu'à la Sicile, ce sera encore du petit temps. C'est vraiment une course où quand on est devant, on n'est jamais sûr de le rester. A mon avis, avec la météo qui nous attend, on peut avoir des écarts très importants dès l'arrivée de cette première étape. Les deux premières étapes sont très longues : comme c'est une course au temps cumulé, il est possible que la cours e soit jouée en partie dès l'arrivée à Athènes. On va essayer sur cette étape d'être à l'attaque dans les premiers. »

François Gabart (Skipper Macif 2010), leader provisoire du Championnat de France de Course au Large en Solitaire
« C'est la Méditerranée : jusqu'à lundi on a une petite idée d'où va venir le vent. Ensuite, ça devient très compliqué. La première nuit devrait être sympa : si jamais on a un peu de ciel clair, on devrait avoir de belles lumières. Pour connaître notre arrivée estimée, on a une fourchette énorme. Entre Sardaigne et Sicile, on risque de faire du près. Il va falloir bien gérer son sommeil, retrouver le bon rythme rapidement, ne pas se mettre dans le rouge trop vite... Donc, même si la première nuit promet d'&ecir c;tre belle, il faudra aller se reposer dès que possible. »

Estimation d'arrivée de la flotte en fonction des vitesses moyennes :
A 9 nouds de moyenne : mercredi à 7 heures
A 8 nouds de moyenne : mercredi 16 heures
A 7 noeuds de moyenne : jeudi 2 heures
A 6 noeuds de moyenne : jeudi 17 heures
A 5 nouds de moyenne : vendredi 13 heures

Cap Istanbul