Sunday, 10 July 2011

Les Sables - Horta - Les Sables : Première étape Jour J+6, à 120 milles dans l’est de Terceira



- La tête de flotte est à moins de 200 milles de l’arrivée
- Tous devront tirer des bords pour rejoindre l’arrivée
- Les leaders devront composer avec les reliefs et les effets de site aux abords des îles



Aquarelle. Image copyright Christophe Breschi.

par Isabelle DeLaune

Les conditions météorologiques s’améliorent sur zone. Pour les équipages en course, cette nouvelle donne provoque des réactions contrastées. A la fois, tous apprécient grandement de cesser d’être ballotés au gré des vagues et de vivre par 30° de gite. Mais dans le même temps, ils savent aussi que les derniers bords risquent d’être longs et piégeux entre vents variables et trajectoires visant à éviter les zones de dévents provoqués par les reliefs des îles.

A priori, la victoire finale, dans cette première étape, ne devrait pas échapper à un des membres de la bande des quatre : Aquarelle.com, Groupe Picoty, Mare.de2 et Bureau Veritas. En pôle position, Yannick Bestaven et Christophe Bouvet ont tous les moyens de contrôler leurs poursuivants, mais leur marge est encore trop faible pour crier victoire dès maintenant. Un bord poussé un peu trop loin, une molle imprévue, et l’avance des deux compères peut fondre comme neige au soleil. C’est ce qu’espèrent Stéphane Le Diraison et Vincent Barnaud à bord de Bureau Veritas : le tandem conscient de sa situation précaire, a choisi de jouer sa carte à fond. Il y a fort à parier que tant que leurs adversaires au vent n’auront pas décidé de virer, Stéphane et Vincent resteront sur le même bord. Les deux anciens compères du circuit Mini savent qu’ils ne pourront pas compter sur leur vitesse pour espérer battre sur le fil leurs adversaires directs. Ils ont en effet constaté une légère fissure sur le tableau arrière au niveau des mèches de safran et ont choisi de ménager leur monture jusqu’à l’arrivée. Ils ne sont pas les seuls à déplorer quelques soucis techniques : latte de grand-voile arrachée à bord de Velevent, girouette anémomètre envolée pour Grassi Bateaux et pour Spliff.

Retour de la tactique

Derrière les quatre premiers, la bataille pour la cinquième place est rude. A bord de l’Express Sapmer, Denis Lazat et Rémi Aubrun ont finalement choisi de croiser à la perpendiculaire de la route des leaders, abandonnant ainsi toute velléité de venir perturber la bataille pour le podium. Objectif maintenant : assurer leur cinquième place en contrôlant leurs poursuivants immédiats, Grassi Bateaux, Matetmat.com et Techneau. Plus questions de grands choix stratégiques : à moins de 200 milles de l’arrivée, il s’agit de préserver les avantages acquis pour les premiers, de tenter de sortir du marquage de leur adversaire pour les attardés. Les dernières heures risquent donc d’être sous haute tension, tant les chausse-trappes sont encore nombreux dans ce final vers Horta. Après le saut de vagues, c’est à un exercice autrement plus subtil mais nettement plus périlleux que vont se livrer les duos de cette troisième édition des Sables - Horta.

Ils ont dit :

Stéphane Le Diraison (Bureau Veritas)


« Sympa la soirée. On ne nous avait pas dit que c'était une soirée à thème... soirée ringard : ambiance près débridé, près bon plein, près serré. Nous, on se pointe avec notre coque à la mode, fond plat et croupe généreuse... on a l'air malin !

N'empêche, que prévenus ou pas, nos copains étaient mieux inspirés, ils sont montés directement au carré VIP. Nous, on a vu ça d'en bas, ils dansaient "la chenille qui redémarre " ou "à la queue leu leu", ça ne nous disait pas trop. D'autant plus qu'en bas, on était les rois de la piste : gennaker pleine balle, grand spi sur les portières...

Sauf que maintenant, pour sortir, ce n'est plus possible par la porte du bas, il y a une dorsale qui ne donne pas envie de s'y frotter. Il semblerait que la seule issue soit par là haut, au carré VIP. On se donne beaucoup de mal pour se rapprocher de l'escalier. Faute de bascule à se mettre sous la dent, on grignote une dernière petite adonnante. Après, faut qu'on monte l'escalier... Du coup on espère y retrouver les copains, on voudrait bien prendre un dernier verre avec eux.»

Olivier Grassi (Grassi Bateaux)

« 35 à 40 nds cette nuit au lieu des 20 prévus. Au près, bien évidemment, avec trois ris et trinquette. Cette nuit, j'entends boum badaboum : aie aie aie, c'est la bannette du JB qui s'est rompue, alors qu'il a fondu. Ce n'est pas cher payé pour tant de régime. Il est tombé sur une varangue. Celle ci n'a rien. JB a une belle béquille à la cuisse, cela fera un beau bleu. Puis vers 5h00 TU, un virement de bord pas prévu, on redresse la route, remet le pilote et là, mauvaise nouvelle : l'anémomètre pend en tête de mât. Cassé avec les coups de butoir. Donc plus d'anémomètre : pas grave on sait qu'il y a du vent. Plus de girouette, donc plus de pilote mode vent. On est rincé au propre comme au figuré mais on bataille toujours pour la 5ème place..»

Classement du 8 juillet à 16h

1 Aquarelle.com (Y Bestaven – C Bouvet) à 193,7 milles de l’arrivée
2 Groupe Picoty (J Fournier – JE Criquioche) à 15,8 milles
3 Mare.de2 (J Riechers – E David) à 26,4 milles
4 Bureau Véritas (S Le Diraison – V Barnaud) à 29,9 milles
5 L’Express Sapmer (D Lazat – R Aubrun) à 72,0 milles
6 Techneau (A Daval – G Dutoit) à 138,9 milles
7 Grassi Bateaux (O Grassi – JB Glin) à 142,0 milles
8 Matetmat.com (M Galland – M Prochasson) à 148,2 milles
9 Hip Eco Blue (A Fantini – S Merolla) à 153,6 milles
10 Wanted Partner (L Régnier – PY Cavan) à 170,9 milles
11 Spliff à 177,9 milles
12 Velevent (S Alran – C Olagne-Vieille) (A Dawson – J Mac Coll) à 209,9 milles
DNF : Tales
DNF : Exedra

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