Saturday, 25 May 2013

Solitaire du Figaro : Yann Eliès - « Le plateau de cette édition 2013 est exceptionnel »

Figaro Groupe Queguiner - Leucémie Espoir © Alexis Courcoux

par Fanny Evenat

Arrivé à Pauillac hier après deux jours de convoyage, ce vendredi Yann Eliès remontera la Gironde pour rejoindre le port de Bordeaux en parade avec l'ensemble des 40 autres concurrents de la Solitaire du Figaro Eric Bompard cachemire 2013, aux alentours de 19 heures, entamant ainsi officiellement la dernière ligne droite avant le grand départ programmé le 2 juin prochain. Ces derniers jours avant le coup d'envoi ne sont généralement pas les plus simples à gérer. On s'épie les uns les autres, on essaie de prendre l'ascendant psychologique sur ses adversaires. En clair : on joue l'intox. « On fait le paon, on montre ses couleurs » dit le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir, le vainqueur de l'édition 2012 et l'un des grands favoris de l'épreuve. Une épreuve au plateau toujours très relevé, spécialement à l'occasion de cette 44e édition. De fait, pas moins de six anciens vainqueurs sont présents, sans compter les jeunes aux dents longues, bien décidés à bousculer la hiérarchie. En conséquence, le Costarmoricain le sait, réaliser le doublé ou battre le record du nombre d'étapes gagnées ne sera pas facile, mais les défis, il aime ça.

Figaro Groupe Queguiner - Leucémie Espoir © Alexis Courcoux

« Le plateau de cette Solitaire du Figaro – Eric Bompard 2013 est exceptionnel. Selon moi, la dernière fois qu'il y a eu autant de prétendants à la victoire, c'était en 2009 » commente Yann Eliès. C'est un fait, si l'épreuve rassemble, chaque année, les fines lames du circuit Figaro, le plateau de cette 44e édition est particulièrement relevé. Outre Yann Eliès, ils seront cinq anciens vainqueurs de la course à s'aligner au départ dans dix jours. Mais ils ne sont pas les seuls que le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir ait à surveiller de près car jamais ils n'ont été aussi nombreux à vouloir – et pouvoir – inscrire leur nom tout en haut de l'affiche. « Il y a les anciens, dont je fait partie, puis les jeunes qui poussent. Jusqu'ici, ce sont toujours les « vieux » qui ont raflé la mise. Finalement, même s'ils vont fort, c'est normal que les petits nouveaux attendent un peu leur tour, comme nous avant eux » s'amuse Yann qui se verrait bien accrocher la course une deuxième fois à son palmarès, comme l'on notamment fait avant lui Michel Desjoyeaux, Jérémie Beyou ou encore Armel Le Cleac'h qu'il affrontera entre Bordeaux et Dieppe via Porto, Gijon et Roscoff. « C'est certain, ils seront dans le coup. Armel, en l'occurrence, a réalisé un bon début de saison. Reste à voir s'il arrivera à conserver sa fraicheur et son envie quand le combat s'intensifiera. J'imagine que ce ne sera pas facile après un Vendée Globe aussi soutenu que celui qu'il vient de boucler » suppose le Costarmoricain. 


Figaro Groupe Queguiner - Leucémie Espoir © Alexis Courcoux

Un double objectif

L'adversaire le plus redoutable selon lui ? Nicolas Lunven. « J'estime que c'est le coureur le plus dangereux », avoue Yann. « Comme moi, il s'est montré très régulier sur les courses d'avant saison. Généralement, elles sont assez révélatrices de l'état de forme des uns et des autres. L'an passé, j'avais terminé à chaque fois dans le top 5. Idem pour Morgan Lagravière et, au final, c'est lui et moi qui sommes montés sur les deux plus hautes marches du podium de la Solitaire 2012 » rappelle le navigateur qui sait cependant que le skipper de Generali ne sera pas le seul à lui donner du fil à retordre. « La Solitaire est un exercice particulier. Il faut être bon le jour J à l'instant T. En amont, on fait des analyses des qualités et des points faibles de chacun. On catalogue un peu ses concurrents : celui-là c'est un gagne petit, celui-ci est fort pour faire avancer son bateau. Lui en météo et en stratégie, il est bon. Cet autre, mentalement, il n'y est pas… Mais au final, on sait qu'il y a toujours des surprises » indique le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir qui assume pleinement le fait d'être l'un des grands favoris de l'épreuve. « Sur la Solo Concarneau, j'arrive à terminer 4e en étant plutôt mauvais. C'est donc assez rassurant. En tous les cas, je sais que j'ai fait tout ce qu'il fallait pour être prêt et pour partir dans les meilleures conditions possibles » ajoute Yann, qui, au-delà d'une deuxième victoire consécutive, s'est fixé l'objectif de faire aussi bien - voire mieux - que Jean Le Cam, le détenteur du plus grand nombre de victoires d'étapes sur l'épreuve. Neuf au total. Pour cela, Yann qui en compte déjà sept, doit au moins en remporter deux. Un pari relevé donc… mais à sa portée. Ses adversaires le savent ou, à tout le moins, sont prévenus.

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