par Aurélie Feuvrier
Le 2 juin, ce sera le grand départ de la Solitaire du Figaro, à Bordeaux. Corentin Horeau et Anthony Marchand, les deux Figaristes du team Bretagne – Crédit Mutuel, abordent ce rendez-vous majeur avec des ambitions à la hausse.
Impatients mais sereins. A une semaine du départ de la 44e Solitaire du Figaro, le 2 juin à Bordeaux, Corentin Horeau (Bretagne – Crédit Mutuel Espoir) et Anthony Marchand (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) affichent le même état d’esprit. Devant leurs étraves, pourtant, quatre étapes complexes, de Bordeaux à Dieppe en passant par Porto (Portugal), Gijon (Espagne) et Roscoff. Soient 1 938 milles et un paquet de chausse-trappes. Bien préparés, les deux skippers du Team voile Bretagne – Crédit Mutuel ont bien des atouts pour les éviter – et briller. Ils nous livrent leurs impressions à l’issue d’un convoyage tonique depuis Port-Laf’.
Corentin Horeau - Figaro Bretagne Credit Mutuel Espoir © B.Stichelbaut / Bretagne CMB
Corentin Horeau, Bretagne - Crédit Mutuel Espoir : « Hâte de partir ! »
« Je suis calme, je ressens beaucoup moins de pression que l’an dernier pour ma première Solitaire. J’ai hâte de partir ! J’ai bien travaillé cet hiver et la Transat Bretagne-Martinique a confirmé ma progression. Je me sens mieux sur le bateau et dans le circuit en général. Je suis dans le bain car nous avons organisé un convoyage depuis Port-la-Forêt avec Anthony Marchand et trois autres pensionnaires du Pôle Finistère Course Au Large – Yann Eliès, Damien Guillou et Nicolas Lunven – dans de belles conditions : 15-20 nœuds au portant. Le bateau est prêt et en bon état, il reste simplement deux ou trois bricoles à faire. J’ai bien préparé le roadbook de la première étape et j’attends que l’échéance approche pour avoir de meilleures infos météo. Mais une chose est certaine : l’entame sera particulière avec la sortie de l'estuaire de Gironde. On peut prendre cher avec les courants et les bancs de sable ! Il faudra être très attentif et ne pas prendre trop de risques car rester planté six heures sur un banc de sable serait catastrophique. Après, ce sera une étape plus classique avec la traversée du golfe de Gascogne et le passage du cap Finisterre. Mais il pourra encore se passer plein de choses. Mon objectif ? Faire mieux que l’an dernier (21e). Je vise un classement plus précis mais comme je suis superstitieux, je préfère ne pas le divulguer ! Le plateau est très relevé avec beaucoup de grands marins. S’ils me battent, c’est normal ; si je tiens le rythme, c’est un plus. En tout cas, leur présence est une bonne nouvelle, on ne peut qu’apprendre à leur contact. »
Figaro Bretagne-Credit Mutuel Performance © B.Stichelbaut / Bretagne CMB
Anthony Marchand, Bretagne - Crédit Mutuel Performance : « Toutes les cartes en main pour bien faire »
« La pression monte doucement, l’impatience aussi ! Mais pas question d’arriver cramé au départ de la Solitaire : j’essaye donc de bien me reposer car la Transat Bretagne-Martinique n’est pas si loin et il faut un bon mois pour récupérer. Depuis mon entrée dans le circuit Figaro il y a quatre ans, je ne suis jamais allé aussi vite que maintenant. Je suis content de mes choix de voiles, de mes réglages. Je me sens à l’aise dans toutes les conditions et à toutes les allures : j’ai donc toutes les cartes en main pour bien faire. En fait, les choix stratégiques seront primordiaux pour mon futur classement. Je suis revanchard après mon abandon l’an dernier, d’autant que c’est ma dernière saison à la barre de Bretagne – Crédit Mutuel Performance. Je veux terminer en beauté. Une place dans les cinq premiers serait un bon résultat. Après, je pars toujours dans l’idée de gagner ! Ce sera très difficile car il y a du beau monde. La Solitaire est une course où la régularité prime, on n’a pas le droit de se planter sur l’une des quatre étapes. Le facteur chance entre peu en compte et le classement final est révélateur des performances. Pour nous les jeunes, finir devant Yann Eliès, Armel Le Cléac’h, Jérémie Beyou ou Michel Desjoyeaux serait donc très valorisant. Cela démontrerait notre potentiel et pourrait modifier notre carrière. Le départ de Bordeaux ? Médiatiquement, c’est top. Sur l’eau, c’est une autre histoire. Il n’y aura pas de temps de chauffe et cette première étape peut se jouer à la sortie de l’estuaire. On part un peu dans l’inconnu… »
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