Wednesday 29 September 2010

WOW Cap Istanbul: A Matter of Speed...



While most travellers dislike neighbourliness, this is often very soothing for racers, who see the occasion to manage their nerves. Playing with the vaguaries of the wind is often a matter of timing and being in phase with the variations in direction. François Gabart (Skipper Macif 2010) has all the qualities of a highly skilled tango dancer at this little game

Si les plaisanciers voyageurs détestent le plus souvent les allures de près, elles font souvent le miel des régatiers qui y voient là une occasion de se dégourdir les neurones. Jouer avec les bascules de vent est souvent une affaire de timing à trouver pour être en phase avec les variations d'angle. A ce petit jeu, François Gabart (Skipper Macif 2010) a toutes les qualités du danseur de tango émérite


François Gabart (Skipper Macif 2010). Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

by Marie Le Berrigaud-Perochon

Depuis le début de la nuit dernière, les spinnakers sont entrés dans les sacs et le vent s'est orienté progressivement à l'Est, obligeant toute la flotte à retrouver des allures de près. Avant tout, il s'agit là de savoir faire marcher le bateau et les plus fines barres y trouvent matière à s'exprimer. Mais la vitesse ne fait pas tout. Trouver les bonnes trajectoires compte au moins tout autant que savoir pousser les feux de sa machine. Une variation du vent de cinq degrés créera un écart d'une dizaine de mètres entre deux concurrents éloignés de cent mètres à peine. Autant dire qu'être du bon côté des bascules du vent peut amener des gains non négligeables.

C'est en milieu de matinée qu'ont commencé les grandes manouvres : les premiers, Eric Péron (Skipper Macif 2009) et Francisco Lobato (Roff Tempo Team), ont choisi de quitter le paquet, plutôt groupé jusque là, pour aller jouer les francs-tireurs dans le Sud. Ils étaient suivis un peu plus tard par François Gabart (Skipper Macif 2010) et Jeanne Grégoire (Banque Populaire). Il est parfois mauvais d'avoir raison trop tôt, puisque ni Eric, ni Francisco ne profitaient pleinement de leur décalage, quand leurs deux poursuivants arrivaient à descendre avec un meilleur angle, profitant d'un léger retour du vent vers le Nord.

Au sein du groupe de tête, Nicolas Lunven (Generali), Romain Attanasio (Savéol), Marc Emig (Marcemigetmoi.com) et Gildas Morvan (Cercle Vert) choisissaient, quant à eux, de poursuivre leur route vers l'Est, pendant que la belle unité manifestée jusque là autour d'une trajectoire commune éclatait. Il avait suffi de l'attaque de quelques audacieux pour faire voler en &e acute;clat le peloton.

Choisir son camp

Toute la question maintenant sera de savoir qui aura eu raison à l'île d'Anticythère, première marque de parcours vers Athènes. En fin d'après-midi, on pouvait raisonnablement miser un billet sur le duo Gabart – Grégoire qui devrait profiter en premier de la bascule des vents au Sud. Mais pour aller chercher cette bascule, les deux ont accepté de faire de la route en plus en naviguant au près bâbord amure. Ce que peuvent espérer les hommes du Nord, c'est que le vent, en oscillant à nouveau vers le Nord, leur permettra de revenir se positionner.

Entre ces deux options, nombreux sont les solitaires qui cherchent leurs marques et hésitent encore sur quel camp choisir. Il y a fort à parier que la vérité viendra d'une voie ou d'une autre. Les autres, qui auront choisi le bon côté du plan d'eau, mais avec un temps de retard ne pourront que limiter les dégâts. Pour l'heure, seul Nicolas Lunven qui, après avoir choisi de rester en pointe du groupe du Nord, a profité d'une petite bascule pour venir se recaler, semblait en mesure de venir chercher François Gabart. Le près est aussi une école de la patience.

Il reste une centaine de milles encore pour rallier l'île d'Anticythère. Passée cette marque qui devrait être doublée dans la nuit, la flotte devrait encore rencontrer des vents soutenus sous spinnaker avant de connaître des vents faibles dans les derniers milles. Mais, pour cette étape encore, la pétole devait être au rendez-vous. Et jusque là, les conditions rencontrées ont toujours permis aux concurrents de maintenir des moyennes fort honorables. Au point qu'une arrivée jeudi matin, voire dans la nuit de mercredi à je udi n'a rien d'utopique.

WOW Cap Istanbul