Courrier Dunkerque. Image copyright JM Liot/TFV
par Tanguy Blondel
Telle est la prédiction avisée de l'expérimenté Daniel Souben, skipper du voilier "Courier Dunkerque" au terme d'une intense première semaine de course dans la 34ème édition du Tour de France à la voile. 11 manches ont été validées par la direction de courses depuis le départ de Dunkerque et 3 minuscules points séparent le leader, Bretagne Crédit Mutuel à Nicolas Troussel, du 3ème "Sud de France" skipper par Bertrand Pacé. Les Dunkerquois sont en embuscade, deuxième à un point du leader.
Les places sont chères dans cette grande boucle vélique débutée sous d'excellents auspices météo, vent et soleil à profusion, et les parcours au large, dotés d'un fort coefficient risquent indéniablement de creuser d'onéreux écarts. Daniel Souben réagit en conséquence, jonglant avec à propos avec un équipage riche qualitativement mais aussi quantitativement. Pierre Loïc Berthet et Mathieu Renault rejoignent ainsi le bord dans la perspective du départ demain d'un ô combien important parcours de ralliement vers la Bretagne et Saint Quay Portrieux.
"Le niveau s'est nivelé par le haut". Daniel Souben, à défaut de tirer le moindre bilan à l'issue de la première semaine de course, porte néanmoins un regard affirmé sur ce Tour de France du renouveau, marqué au delà de son changement de support (Le M 34 ayant remplacé le Farr 30) par l'arrivée massive de navigateurs et de marins expérimentés, souvent professionnels. La météo extrêmement favorable depuis le départ de Dunkerque, avec un régime de vent moyen de l'ordre d'une quinzaine de noeuds, sur une mer parfaitement "carrossable", a permis à tous les équipages, y compris les moins amarinés, de tirer la quintessence d'un voilier plutôt efficace dans ce "range" de vent.
"Le grand nombre de manches disputées a aussi permis aux équipages venus tardivement sur ce nouveau support de prendre rapidement et facilement leurs marques" souligne par ailleurs Souben. "Le M34 est nouveau sur le circuit ; chacun dispose donc de machines parfaitement monotypes, aux potentiels extrêmement similaires."
Les Dunkerquois se réjouissent ce soir d'être ainsi à la bagarre, dans une compétition de haut niveau où la moindre défaillance se paiera au prix cher en place au classement général. Souben ne veut s'autoriser aucune défaillance ni aucun relâchement. Il mène ses troupes avec un souci d'efficacité maximum, veillant à la parfaite forme physique d'un effectif à la motivation extrême. "Il y a une somme de talents considérable à bord" explique Daniel. "A moi de m'assurer que chacun est en permanence à 100%". Régulier dans le haut du tableau depuis le départ, "Courrier Dunkerque" s'appuie sur la cohésion de son équipage pour envisager chaque manche avec un moral de vainqueur.
Demain dimanche sera à l'image de ce qu'offre ce Tour de France 2011, intense et varié ; les 15 monotypes en lice vont en effet poursuivre en matinée les joutes entre trois bouées débutées aujourd'hui. Ils enchaineront avec une course digne des plus belles étapes de montagne du tour de France cycliste, avec une traversée de la baie de Seine en direction de Barfleur, le passage du redoutable et redouté Raz Blanchard au large de la Hague, et une descente via les Anglo-Normandes vers la baie de Saint Brieuc pour une arrivée jugée à saint Quay Portrieux au terme d'environ 200 milles de course, majoritairement de nuit!
Lucidité, inspiration, endurance sont au menu de ce dimanche ; L'heure est ce soir à la récupération pour les hommes du Nord à la veille d'un grand rendez vous peut-être déjà décisif.
Courrier Dunkerque
Tour de France à la Voile
