Bretagne – Crédit Mutuel Performance et Espoir. Image copyright Benoit Stichelbaut/Bretagne - Credit Mutuel
par Rivacom
Le Havre All Mer Cup, première épreuve comptant pour le championnat de France Elite de course au large en solitaire 2014, débute demain en baie de Seine. Sébastien Simon et Corentin Horeau, les skippers Espoir et Performance de la Filière d'excellence de course au large Bretagne - Crédit Mutuel, sont donc dans les starting-blocks pour en découdre durant six jours, à la fois sur des côtiers et des parcours construits, face à une petite vingtaine de concurrents. Pour le premier, qui s'est déjà illustré lors de la Solo Maître Coq en mars puis lors de la Solo Concarneau le mois dernier en terminant premier bizuth, comme pour le deuxième, qui vient tout juste de décharger son bateau du cargo qui le ramenait de Saint-Barth, le but est essentiellement de répéter ses gammes avant la Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire.
Après avoir participé à un nouveau stage de trois jours mis en place par le Pôle Finistère Course au Large la semaine dernière, puis effectué le convoyage de son Figaro de Port-la-Forêt jusqu’au Havre en mode solo dans la foulée, Sébastien Simon est présent sur place depuis dimanche après-midi et se prépare activement à sa troisième épreuve de la saison en enchaînant les sorties sur l’eau. « Ces derniers jours, je me suis forcé à naviguer pas mal sous pilote automatique. Cela m’a permis de tester quelques trucs et notamment la conduite », explique le jeune régatier, qui s’apprête à se jauger pour la première fois en course sur un format mixant course au large et parcours de type « banane ». Un format qui fait justement la particularité de cette Le Havre All Mer Cup, deuxième du nom.
« Je ne maîtrise pas encore toutes les manœuvres. Cette course sera justement un bon exercice pour moi car elle va me permettre de répéter les empannages et les enroulements de marques. Les départs aussi, car depuis que je fais du Figaro, je suis assez irrégulier sur ces phases alors cette semaine, je vais tâcher d’améliorer ça. L’idée, c’est d’éviter de faire comme tous les bizuths, des tas d’allers et retours sur le pont. J’espère aussi ne pas commettre de grosses bêtises, ne pas faire de vrac et finir la compétition avec le sentiment d’avoir contrôlé mon bateau sans jamais m’être fait déborder par lui », détaille Sébastien qui s’est donc surtout fixé des objectifs de travail plutôt que de résultats sur cette course. D’autant que pour préserver ses voiles neuves en vue de la Solitaire du Figaro dont le coup d’envoi sera donné, rappelons-le, le 8 juin prochain à Deauville, il navigue actuellement avec un génois différent de celui qu’il utilise d’habitude. « Au près, je ne suis pas très à l’aise », avoue-t-il, ajoutant que pour aussi ménager ses mains, il a prévu des régater avec des gants, ce que, visiblement, il n’apprécie pas outre mesure. « Jusqu’à mercredi, l’essentiel, pour moi, sera d’être dans le match et de jouer avec Aymeric Arthaud et Gwénolé Gahinet, les deux autres bizuths engagés dans l’épreuve », conclut Sébastien.
L’occasion pour Corentin Horeau de renouer avec le solitaire
De son côté, Corentin Horeau, qui avait rempilé sur l’eau dès son retour en métropole à l’issue de la Transat AG2R, en participant au Grand Prix Guyader aux côtés de Nicolas Troussel sur le M34 Bretagne – Crédit Mutuel Élite, s’est accordé quelques jours de repos bien mérités la semaine dernière avant de procéder au déchargement du cargo à bord duquel son bateau avait été chargé, il y a quinze jours, aux Antilles. « Je suis arrivé au Havre lundi soir et nous avons débarqué mon Figaro mardi, aux alentours de 6 heures du matin », indique Corentin, qui va donc profiter de cette Le Havre All Mer Cup pour renouer avec la navigation en solitaire.
« Pour moi, cette épreuve va être l’occasion de reprendre les choses à zéro. Sans Michel (Desjoyeaux, son équipier lors de la Transat entre Concarneau et Saint-Barth, ndlr), je vais être un peu moins sous le feu des projecteurs. Cela va me laisser la possibilité de me concentrer davantage. Mon but est de faire le boulot proprement, sans parasite. J’ai la vitesse, je suis content de mes réglages. Si j’arrive à bien figurer, cela va me rassurer à différents niveaux et me mettre en confiance avant La Solitaire, ce qui, somme toute, est important », déclare le jeune marin, conscient cependant que l’exercice qui l’attend cette semaine est bien différent.
« C’est vrai que c’est une course un peu particulière mais je suis content de la faire car j’apprécie la régate au contact entre trois bouées. Je n’ai pas d’objectif précis. Je viens là en outsider, avec seulement l’envie de faire le mieux possible. Je n’oublie pas que c’est quand même le début des choses sérieuses pour le championnat de France », ajoute Corentin, avouant par ailleurs qu’il a commencé à décortiquer depuis plusieurs jours déjà les spécificités du plan d’eau du Havre. Et le fait est qu’elles sont nombreuses.
« Les courants, les croisements avec les cargos... il y a pas mal de choses à prendre en compte dans cette zone. Près du cap de la Hève, ça peut vite être compliqué, voire franchement tordu. Mais généralement, les hommes qui se sortent le mieux de ce genre de situation sont ceux qui sont en forme, et c’est sûr qu’à moins de trois semaines de La Solitaire, montrer qu’on est présent, c’est pas mal. Néanmoins, nous partons pour un mois et demi de course, alors il va falloir gérer son physique dans la durée et être à 100% dans les moments importants le mois prochain. » C’est dit !
Le Havre Allmer Cup