Sunday, 20 March 2011

Sodeb'O: Panne de vent avant l'équateur



Out of puff before the equator: "This is a wall that has been constructed in front of us," says Coville... The heat means that it is like living in a furnace


Thomas Coville on board Sodeb'O. Image copyright Thomas Coville/Sodeb'O.

par Sodeb'O Voile media

"C'est une muraille qui s'est construite devant nous," témoigne le skipper de Sodebo qui est entré vendredi soir dans cette immense zone sans vent à 200 milles dans le Sud de l'équateur. Alors qu'il lui reste l'équivalent d'une transatlantique (3500 milles) à parcourir et 8 jours et demi pour rallier Ouessant dans les temps, le skipper voit l'anémomètre du trimaran tourner au ralenti.

Contrairement à la normale, l’alizé de Sud-Est pourtant généreux d’habitude dans la région, n’est pas là. La situation s’avère encore un peu plus critique dans l’Est de Sodebo où les leaders de la Barcelona World Race - Virbac-Paprec 3 d’abord puis désormais Mapfre - traversent le speedo en berne depuis plusieurs jours. A la faveur de cette route près des côtes du Brésil, Thomas a retardé l’échéance et gagné au Nord gardant assez d’air pour avancer autour de 10 nœuds de moyenne jusqu’à hier en fin de journée.

Déserté par le vent

Mais la pétole a fini par s’installer. "J’ai eu de 4 à 6 nœuds cette nuit et la mer est presque d’huile autour de moi maintenant," décrit le marin. "Cette panne de l’alizé est peut-être due à cette dépression orageuse sous la pointe du Brésil qui a tout aspiré." Après une remontée express de l’Atlantique Sud, le skipper n’a pas d’autre choix que d’accepter une réalité pas franchement tendre.

Large de 1500 kilomètres, soit près d'une fois et demi la France du Nord au Sud, c’est un réel désert de vent qui s’est étalé de part et d’autre de l’Atlantique, du Nord du Brésil jusqu’au-delà de l’équateur. Difficile par conséquent d’écrire un scénario fiable en ce début de week-end puisque, sur ces multicoques, 4 à 5 nœuds de vent de plus ou de moins peuvent modifier grandement la donne. Et les prévisions les plus optimistes laissent espérer une amélioration dans la journée de samedi avec un vent qui pourrait se renforcer légèrement en tournant à l’Est.

Pas de clim’ à bord de Sodebo

En attendant que le ventilateur daigne accélérer, Thomas prend son mal en patience sous un soleil de plomb et dans une véritable fournaise. Accentuée par le manque de vent et les instruments du bord, la chaleur écrasante rend l’atmosphère carrément irrespirable. Chaque charge du moteur fait monter la température de plusieurs degrés dans l’habitacle et trouver de l’ombre sur le pont est l’unique échappatoire.

Demain à l’équateur

Si le retard avec la position de Francis Joyon dépasse désormais les 400 milles, l’écart augmente relativement doucement (30 milles depuis hier 17h HF) et le trimaran continue d’avancer sur la route de l’équateur qu’il devrait atteindre dimanche en milieu de journée. Ensuite, ce sera le "vrai" Pot au Noir dont il est difficile de délimiter précisément les contours. Thomas se dirige vers un passage Ouest, entre le 34 et le 35e parallèle, et, bonne nouvelle, l'activité orageuse y semble faible, voir même quasi nulle.

Et après, une fois Sodebo dégagé de ce "Pot" de colle, quelle sera la configuration dans l’hémisphère Nord ? Evidemment, les incertitudes de la météo actuelle et de la progression effective du trimaran dans ce vent feignant compliquent l’établissement d’une stratégie claire pour la suite.

Une dépression traverse l’Atlantique Nord d'Ouest en Est dans les prochains jours mais tant que Thomas n’a pas retrouvé un vent plus consistant avec le régime d’alizé de Nord-Est qu’il devrait toucher une fois sorti du Pot au Noir, il reste difficile de définir la chronologie de cette dernière semaine de mer.

Sodeb'O Voile