Thursday, 30 September 2010

WOW Cap Istanbul: The Band of Three



Finally, Nicholas Lunven (Generali) won the second stage of the WOW Cap Istanbul, a breath ahead of François Gabart (Skipper Macif 2010) and Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham). Three mates in life who found themselves reunited on the same podium one day. That which is done is done well

C'est au final Nicolas Lunven (Generali) qui emporte cette deuxième étape de la WOW Cap Istanbul, d'un souffle devant François Gabart (Skipper Macif 2010) et Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham). Trois copains dans la vie qui rêvaient depuis un moment de se trouver réunis un jour sur le même podium. Voilà qui est fait et bien fait


Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

By Marie Le Berrigaud-Perochon

C'est finalement à quelques milles de l'arrivée que s'est jouée cette deuxième étape marathon entre la Sicile et Athènes. A quelques heures du dénouement, ils étaient encore sept à pouvoir prétendre à la victoire et ce sont finalement quelques détails qui ont fait la différence. Un placement stratégique au vent de la flotte a profité aux trois compères qui voyaient encore Jeanne Grégoire (Banque Populaire), auteur jusque là d'une course épatante, venir perturber leur rêve de partage les honneurs. La navigatrice se payait même le luxe de reprendre pour un temps la tête de course à François Gabart, constamment aux avant-postes depuis le départ de l'étape.
Des détails qui comptent

Et comme sur la première étape, les choses se sont jouées &a grave; presque rien. Alors que toute la flotte descendait sous spi vers la baie d'Athènes, Gildas Morvan (Cercle Vert) était à la lutte avec Nicolas Lunven avant que ne se dénoue l'épilogue de cette deuxième étape. Mais le Champion de France de Course au Large en Solitaire en titre choisissait de se décaler sous le vent, dans l'espoir d'un affaiblissement du flux qui lui permettrait de revenir sur les trois leaders du moment, à savoir Jeanne Grégoire, François Gabart et Eric Péron (Skipper Macif 2009). Un positionnement tactique qui allait lui coûter cher, le vent revenant de l'autre côté de ce qu'espérait Gildas.

Eric Péron, quant à lui, l'avouait tout de go à l'arrivée : à force d'avoir puisé dans ses réserves, le navigateur Bigouden n'arrivait plus à conserver la lucidité nécessaire pour co ntinuer de faire marcher son voilier à plein régime et cédait sa place dans la hiérarchie. Nicolas Lunven s'envolait à la tombée de la nuit sans que François Gabart ne puisse le contrer. Entre Jeanne Grégoire et Fabien Delahaye, la course se jouait à la dernière marque de parcours sur une ultime bataille de virements de bords... Lunven, Gabart, Delahaye : les trois blondinets, colocataires encore l'an dernier à Port-la-Forêt, réalisaient le hold-up parfait. Pour François Gabart, c'est une nouvelle confirmation de son emprise sur la série Figaro Bénéteau et une manière d'enfoncer le clou en vue du titre de Champion de France. Nicolas Lunven, quant à lui, retrouve le plaisir de la victoire après une Solitaire du Figaro très en deçà de ses espérances. Fabien Delahaye efface d‘un coup la déception de n'avoir pu accrocher le podium sur la première étape...

Des raisons de se réjouir... ou d'avoir des regrets

Les arrivées se succèdent dans le port d'Athènes et les navigateurs, au terme de cette étape éprouvante et sujette à de multiples rebondissements avaient des raisons soit de se réjouir, soit de ruminer leur déception. Déception pour Gildas Morvan qui cède sa place de leader de l'épreuve à François Gabart et se devra d'attaquer sur les trois étapes à venir. Déception aussi pour Jeanne Grégoire qui se voit une fois de plus refuser la porte du podium pour quelques minutes malgré une course où la navigatrice a su faire preuve d'un sens de l'initiative remarquable... D'autres avaient plus de raisons de se réjouir : Sébastien Josse (Vendée), souvent dans les bons coups a pu démontrer qu'il était en train de revenir à son meilleur niveau, même si le navigateur reconnait qu'il lui manque encore certains automatismes dans les phases de transition.


Nicholas Lunven (Generali) won the second stage of the WOW Cap Istanbul. Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

De même Isabelle Joschke (Synergie) pouvait constater avec satisfaction que la régularité paie. La navigatrice, auteur d'une course d'une grande sagesse, a su profiter des erreurs des solitaires qui la précédaient pour se hisser régulièrement aux portes du dix majeur. Faire moins de fautes que les autres, c'est peut-être le secret de la réussite sur un circuit aussi exigeant que celui que propose la classe Figaro Bénéteau. Sans oublier, bien sûr, de savoir aller vite, d'être en permanence en quête des bons réglages et de soigner ses trajectoires. Le postulat a le mérite de la simplicité, sa mise en ouvre est une autre paire de manches.

Ils ont dit:

Nicolas Lunven (Generali), vainqueur de l'étape :
« Finalement cette étape s'est jouée à pas grand chose. J'ai été surpris par ce fameux dévent autour de l'île d'Anticythère. Ça a permis aux autres collègues de revenir, c'est dommage parce qu'on avait créé un écart assez confortable. Ce qui fait la beauté de cette course, c'est qu'on termine tous à vue alors qu'on sort d'une étape de quatre jours avec beaucoup d'options différentes. On ne va pas enterrer les « vieux lions » parce qu'ils ont encore beaucoup de choses à dire ; je n'oublie pas que Gildas Morvan a gagné la première étape. On fait tous des erreurs sur ce genre d'étape : l'essentiel est d'en faire moins que les autres. »

François Gabart (Skipper Macif 2010), deuxième de l'étape :
« J'y ai cru à cette première place. Je suis content de ma course, parce que j'ai mené une grande partie du parcours. Sur la fin, Nicolas Lunven allait plus vite que moi, c'est bien sûr une petite déception, mais au final c'est une très bonne opération. Il y a un problème en Grèce, c'est que le régulateur de vent est visiblement en panne. On passe d'un coup de dix à vingt-cinq nouds, du coup c'est très difficile de se reposer. Dans l'ensemble pourtant, j'ai plus dormi que ce que j'ai pu faire sur la Solitaire du Figaro. Ce qui est sûr, c'est que je me sens à l'aise sur cette étape, je n'ai pas eu le sentiment de tenter des coups à haut risque. Avec Nicolas et Fabien on a montré qu'on était dans le coup. Voilà à quoi ça m& egrave;ne de s'installer en colocation ensemble... »

Gildas Morvan (Cercle Vert), septième de l'étape :
« J'ai perdu bêtement sur la fin, je fais une grosse erreur en voulant me décaler sous le vent de Nicolas Lunven. Il fallait être patient, attendre, c'est sûrement un manque de lucidité dû à la fatigue, parce que je savais que le vent devait entrer comme il l'a fait. Qui sait si les dernières étapes ne vont pas finir par créer des écarts plus importants. On aura des îles à passer, des coups à jouer, alors qui sait ? Ça se bagarre bien : les petits jeunes, s'y mettent à plusieurs maintenant... »

WOW Cap Istanbul