Saturday, 9 October 2010
WOW Cap Istanbul: Hard Work on Leg 4!
With a northerly wind progressively building, the temperatures have taken a major drop, despite the ardour of the ethusiastic competitors. Knowing what would await them, the solo sailors of the WOW Cap Istanbul have prepared for a tough day. Concentration and vigilance are the two significant words prior to the start of the Didim - Bozcaada leg
Avec le vent du nord qui enfle progressivement, les températures ont pris un sérieux coup de froid de même que les ardeurs enthousiastes des coureurs. En prévision de ce qui les attend, les solitaires de la WOW Cap Istanbul ont la mine grave des jours ardus. Concentration et vigilance sont les deux mots d'ordre à quelques heures du départ de l'étape Didim - Bozcaada
Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com
by Marie Le Berrigaud-Perochon
Sur les pontons de Didim, les expressions sont plus tendues qu'à l'habitude. Ils ne descendent pas au fond de la mine, mais ils savent que les premières heures de cette étape n'auront rien d'une partie de plaisir. Et le vent du nord qui monte en puissance, siffle dans les haubans et fait claquer les drisses n'y est pas étranger. Alors chacun se retranche dans sa bulle, fait une dernière analyse des fichiers météo, procède aux ultimes vérifications, histoire de se rassurer, de se dire que rien n'a été laissé au hasard. Et puis, il y a ceux qui affichent des façades de circonstance, qui espèrent que cette étape va enfin redistribuer les cartes. D'autres préfèrent jouer la discrétion ; ils savent qu'ils sont particulièrement à l'aise dans la brise et se disent qu'ils ont là une belle carte à jouer. Mais la plupart fait, contre mauvaise fortune, bon cour. Le mauvais temps au près n'est pas leur tasse de thé préférée, mais tout le monde sera logé à la même enseigne. Et du côté de la direction de course, on avoue préférer savoir la flotte en train de faire profil bas et lutter contre des vents forts, plutôt que de voir les voiliers débouler par quarante nouds de vent aux allures portantes, autrement plus dangereuses pour les hommes.
Le fado de Francisco
Francisco Lobato (Roff Tempo Team) est un garçon d'une politesse exquise, poussant l'élégance à offrir le bouquet de fleurs qu'il a reçu pour sa deuxième place à une des femmes de l'équipe d'organisation. Il connait sur le bout des doigts les valeurs du fair-play et, en vertu de ces principes, sait reconnaître sans ambage la valeur de la victoire sur le fil d'un François Gabart (Skipper Macif 2010). Mais cela ne l'empêche pas d'être un véritable combattant : malgré les vingt-cinq à trente nouds de vent sur la ligne de départ, il n'hésite pas à venir chercher le côté favorable de la ligne, rasant les moustaches de la bouée de départ. Ce faisant, il prive Gildas Morvan (Cercle Vert) de toute velléité de départ bâbord, malgré des trajectoires dangereusement convergentes. Contrôlant toute la flotte, il s'offre ensuite le culot de venir bâbord amure sur la bouée de dégagement et de virer au nez et à la barbe d'une avant-garde compacte menée par Damien Guillou (La Solidarité Mutualiste), Mika Mergui (TPM Hyères) et Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne). Comme quoi, on peut avoir la meilleure des éducations et savoir se faire respecter , si nécessaire. Le circuit Figaro Bénéteau n'a pas fini d'entendre la petite musique du navigateur portugais.
D'autres n'ont pas eu la réussite de Francisco. Jean-Pierre Nicol (Bernard Controls) se voyait contraint d'abandonner avant même le début de la procédure, suite à la rupture d'un de ses haubans intermédiaires. Jean-Pierre va tout faire pour réparer et convoyer dans les plus brefs délais son voilier pour Bozcaada, de manière à prendre le départ de la dernière étape. Eric Péron (Skipper Macif 2009), malgré un bon départ, voyait ses efforts mis en pièces suite au déralinguage de son solent. Par trois fois, Eric a tenté de renvoyer sa voile d'avant et par trois fois, elle est sortie de son guide. Relégué en queue de flotte, le navigateur bigouden a dû bricoler une sorte d'anneau pour maintenir la tête de sa voile contre l'étai. Résultat de l'opération, de précieux milles de perdus et une bonne suée : pas les conditions idéales pour commencer une étape que tout le monde pressent comme particulièrement physique. Mais comme le notait avec philosophie Eric Péron, la route est encore longue jusqu'à Bozcaada et bien des retournements de situation peuvent survenir.
WOW Cap Istanbul