Thursday, 23 September 2010

WOW Cap Istanbul: A Coup for Nothing?



One could have believed that a course half the length of this marathon stage would generate significant gaps in finishing. But nevertheless! The solid leader since the point of Sardinia, Gildas Morvan (Cercel Vert) was up to five ahead of his immaediate follower, before omitting to cover François Gabart (Skipper Macif 2010)

On aurait pu croire à la moitié de cette étape marathon qu'elle génèrerait des écarts importants à l'arrivée. Et pourtant ! Solide leader depuis la pointe de la Sardaigne, Gildas Morvan (Cercle Vert) a compté près de cinq milles d'avance sur ses poursuivants immédiats avant de manquer de se faire coiffer sur le fil par François Gabart (Skipper Macif 2010)


The top four skippers, who finished within 2 minutes 38 seconds of each other. Image copyright Jacques Vapillon/www.jacquesvapillon.com

by Marie Le Berrigaud-Perochon

Il est parfois des paradoxes : des deux premiers sur la ligne d'arrivée, ce n'était peut-être pas le vainqueur de l'étape qui manifestait le plus de joie. Si ce n'est la satisfaction d'avoir, au bout du compte, remporté la première manche, le skipper de Cercle Vert ne pouvait que constater que les compteurs avaient été remis à zéro devant la marina de Ragusa. La Méditerranée avait en effet réservé un de ses traquenards coutumiers sous la forme d'une vaste zone de vents faibles et erratiques qui rebattait les cartes à quelques milles à peine de la ligne. A ce petit jeu, François Gabart démontrait qu'il n'avait rien perdu de sa pugnacité et de son talent en revenant sur le leader, jusqu'à ce que les deux concurrents se livrent à un duel de virement de bord pour la première place.

Erwan Tabarly (Nacarat) profitait lui aussi de ces conditions instables pour se hisser sur la troisième marche du podium au nez et à la barbe de Fabien Delahaye (Port de Caen Ouistreham), auteur d'une course d'une grande limpidité. Le jeune navigateur normand a été constamment aux avant-postes depuis deux jours et le plus souvent à l'initiative... Il ne lui aura juste manqué qu'un peu de roublardise et de vécu des situations finales sous haute tension pour conserver une place sur le podium. Reste que ces quatre-là ont marqué de leur empreinte cette première étape.

Cultiver ses espérances

Un quart d'heure plus tard, c'est Eric Drouglazet (Luisina) qui pointait en cinquième position, emmenant dans son sillage un groupe relativement compact de sept concurrents. Du premier au treizième, Frédéric Rivet (Vendée 1), tous les solitaires se tiennent encore en mo ins d'une heure, ce qui mathématiquement les place encore pour la victoire finale. Mais beaucoup garderont en mémoire qu'à l'heure d'attaquer la dernière nuit, ils étaient tous encore en position d'accrocher le podium. Mais dans les dernières heures, certains ont su être plus opportunistes que d'autres, attaquer à bon escient et creuser l'écart. Qu'on le veuille ou non, c'est le genre de démonstration qui marque, même si sur le plan comptable, rien n'est joué.

Quand on sait la part du mental dans la réussite d'une course, on se dit qu'il ne serait pas étonnant que la bande des quatre ait pris un ascendant sur le reste du paquet. Quelques performances restent à souligner : le bon comportement des bizuths Francisco Lobato (Roff Tempo Team) et Anthony Marchand (Espoir Région Bretagne), ainsi que la quinzième place de Selim Kakis (Türk Telekom) qui, pour sa première participation à une course du circuit Figaro Bénéteau, se paie le luxe de laisser quelques ténors dans son sillage. D'autres auront laissé une part de leurs illusions dans cette première étape, entre contre-performances et petits bobos. Marc Emig (Marcemigetmo.comi) était handicapé par son coude suite à un choc, quand Ronan Treussart (Lufthansa) a dû finir cette première étape malgré un abcès dentaire douloureux.

On imagine que dans un cas comme dans l'autre, il est impossible de rivaliser avec des concurrents affutés comme jamais. Autre victime de cette première étape, Louis-Maurice Tannyères (ST Ericsson) qui a dû abandonner après être resté englué dans la pétole au large de Cagliari. Après la Solitaire du Figaro, Loupi comme l'appellent ses collègues du circuit, est rep arti bille en tête à son travail quand ses congénères tentaient de recharger leurs accus ; avant de revenir prendre le départ de la WOW Cap Istanbul. Même la passion ne peut parfois rien contre les limites de la résistance humaine.

WOW Cap Istanbul