The 11th edition of the Solo Arrimer - preparatory race for the Figaro Solo - was won by Morgan Lagravière (on Vendée).
Yann Eliès sur le podium de la Solo Arrimer
par Fanny Evenat
Yann Eliès a franchi la ligne d'arrivée de la Solo Arrimer, hier soir, peu après 22 heures, terminant ainsi troisième de l'épreuve, à moins de quinze minutes du premier, Morgan Lagravière. De ce fait, le skipper de Groupe Quéguiner - Leucémie Espoir a non seulement confirmé qu'il a parfaitement rebondi après son avarie dans la Transat Bretagne - Martinique survenue le mois dernier, mais aussi et surtout qu'il va vite et au bon endroit. En clair : qu'il est en forme et qu'une deuxième victoire dans la Solitaire du Figaro. Eric Bompard cachemire, cet été, est à sa portée.
« En effet. J'ai bénéficié d'une petite bascule du vent qui m'a permis de faire route directe sur la bouée de dégagement. Ensuite, j'ai réussi à creuser l'écart sous spi, lors de la descente vers le pont de l'île de Ré. Il est certain que lorsqu'une course débute comme ça, c'est plus facile ensuite. C'est d'autant plus vrai sur un évènement comme cette Solo Arrimer où, compte-tenu de l'orientation du vent, il n'y avait pas beaucoup d'opportunités de revenir. C'était véritablement une course de vitesse. Les seules choses qui permettaient de faire un peu la différence, c'était le niveau d'engagement, le temps passé à la barre et l'ajustement des trajectoires ».
Justement, dans ces conditions, comment expliquez-vous que Morgan Lagravière soit non seulement revenu mais qu'il ait également réussi à prendre la tête ?
« Morgan nous a doublé, Thierry Chabagny et moi, au retour, après la bouée du chenal de la Teignouse. Il a profité du fait que nous soyons allés dormir une petite demi-heure pour nous passer devant. Après, sous le vent de l'île de Ré, un grain lui a permis de porter son avance à 1,5 mille. Finalement, cela ne s'est pas joué à grand-chose et c'est évidement décevant de ne pas gagner pour 30 minutes de sommeil. Reste que dans l'optique d'une Solitaire du Figaro, c'est important de savoir se reposer dans les premières heures de course pour être capable de tenir dans la durée. Morgan l'a avoué à son arrivée au ponton, il n'a pas dormi du tout. Sur 36 heures, ça fonctionne. La preuve. Mais sur deux ou trois jours, c'est plus compliqué. »
A propos de « compliqué », quelles étaient les principales difficultés de cette 11e édition de la Solo Arrimer ?
« Le plus dur, c'était en terme d'engagement. Il fallait être capable de rester vissé la barre, sous la flotte et les embruns. Lorsqu'il fait nuit et que ça caille, mentalement il faut être dedans pour parvenir à faire avancer le bateau mais c'est à la fois difficile et indispensable si l'on veut figurer en haut du tableau. »
Vous le disiez avant le départ, une épreuve comme celle-ci permet de jauger un peu la concurrence. Qu'avez-vous pu observer ?
« J'ai pu, comme tout le monde, constater que les principaux acteurs de l'année dernière sont également présents aujourd'hui et que des gens comme Jérémie Beyou, Armel Le Cleac'h sont aussi parfaitement dans le match. Comme on pouvait s'y attendre, ils rajoutent bien de la difficulté à la difficulté et il faudra faire avec cet été. Idem en ce qui concerne Michel Desjoyeaux. Même s'il a été un peu en retrait, il ne faut pas oublier qu'il n'a remis son bateau à l'eau que la semaine dernière et que pour lui, c'est une vraie reprise. Je sais qu'il a une sacrée expérience et qu'on le verra aux avant-postes lorsde la Solitaire. »
Et en ce qui vous concerne ? Avez-vous validé ce que vous souhaitiez ?
« Oui. Je suis content. Je vais vite. L'an dernier, j'avais terminé 2e de cette course. Cette année, je finis 3e. Mine de rien, d'être devant et de le rester, ce n'est jamais évident. Surtout dans cette classe. J'ai appris quelques trucs sur les trajectoires au vent de travers. Juste des petits détails, mais ce sont eux qui font généralement la différence. On l'a d'ailleurs bien vu avec Morgan. A coup de petits rien, il a réussi à nous coller deux milles sur 36 heures de course. »
La suite ?
« Je me paie le luxe de me faire ramener mon bateau à Port-la-Forêt par Martin Le Pape. Ensuite, j'ai encore deux ou trois petits trucs à régler à bord : un GPS qui ne marche plus, une ferrure de hale-bas qui s'est cassée... Rien de grave, mais je constate que des petites choses ressortent après la Transat. Comme quoi elle a quand même laissé quelques cicatrices… »
Et sur l'eau ?
« Je participerai à la Solo Concarneau, du 4 au 9 mai prochain, mais avant, j'ai un stage d'entraînement et deux journées de travail importantes sur la préparation de la météo programmés à Port-la-Forêt. Je dis « importantes » parce que ce sera essentiel de bien bosser les scénarios des quatre étapes de la Solitaire afin de bien les avoir en tête. C'est pas mal de boulot et mieux vaut le faire progressivement pour tout assimiler. Parce que, finalement, en voile, c'est comme au BAC, mieux vaux éviter le bachotage. Ca ne marche jamais bien ! »
Results
1/ Morgan Lagravière (Vendée) – Arrivé à 21h48 - Temps de course : 1 jour 9h 40mn et 43sec
2/ Thierry Chabagny (Gedimat) – Temps de course : 1 jour 9h 53mn et 45sec
3/ Yann Elies (Groupe Queguiner Leucémie Espoir) - Temps de course : 1 jour 9h 55mn et 14sec
4 / Nicolas Lunven (Generali ) - Temps de course : 1 jour, 10 heures et 38sec
5 / Jéremie Beyou (Maître Coq) - Temps de course : 1 jour 10h 02mn
6 / Xavier Macaire (Skipper Hérault) – Temps de course : 1 jour 10h 4mn et 40sec
7 / Armel Le Cléac’h (Banque Populaire ) - Temps de course : 1 jour 10h 19mn et 5sec
8 / Frédéric Duthil (Sepalumic) - Temps de course : 1 jour 10h 26mn et 56sec
9 / Alexis Loison (Groupe Fiva) - Temps de course : 1 jour 10h 27mn et 25sec
10 / Jean-Pierre Nicol (Bernard Contrôls) - Temps de course : 1 jour 10h 27mn et 27sec
11 / Sam Goodchild (Shelter Box – Disaster Relief) - Temps de course : 1 jour 10h 30mn et 45sec
12 / Paul Meilhat (Macif) - Temps de course : 1 jour 10h 35mn et 50sec
13 / Michel Desjoyeaux (TBS) - Temps de course : 1 jour 10h 41mn et 07sec
14 / Julien Villion (Seixo Habitat) - Temps de course : 1 jour 10h 42mn et 6sec
15 / Frédéric Rivet (DFDS Seaways) - Temps de course : 1 jour 10h 48mn et 48sec
16 / Premier bizuth : Jackson Bouttell (Artemis 77) - Temps de course : 1 jour 10h 50mn et 31sec
17 / Matthieu Girolet (Lafont Presse) - Temps de course : 1 jour 10h 51mn et 35sec
18 / Henry Bomby (Zhik – Made for Water) - Temps de course : 1 jour 10h 57mn et 23sec
19 / Nicholas Cherry (Artemis 23) - Temps de course : 1 jour 11h 14mn et 29sec
20 / Ed Hill (Artemis 37) - Temps de course : 1 jour 11h 33mn et 35sec
21 / David Kenefick (Full Irish) - Temps de course : 1 jour 11h 48mn et 26sec
22 / Claire Pruvost (Port de Caen Ouistream) - Temps de course : 1 jour 12h 36mn et 35sec
23 / Joan Ahrweiller (Région Basse Normandie) - Temps de course : 1 jour 12h 38mn et 24sec
24 / Yannig Livory (Thermacote France) - Temps de course : 1 jour 12h 43mn et 19sec
25/ Gilles Le Baud (Carnac Thalasso & spa) - Temps de course : 1 jour 13 h 49 mn 53 sec
26/ Benoit Hochart (Aquarius) - Temps de course : 1 jour 13 h 55 mn 55 sec
Solo Arrimer