Tuesday, 10 May 2011
French Perspective on the ISAF Decisions for Sailing in the 2016 Olympic Games
- L’ISAF a opéré des changements au sein des 10 supports olympiques pour les JO de 2016
- Les quillards Star (hommes) et Eliott (femmes) sortent, le skiff féminin et le multicoque mixte rentrent
- Le choix reste à faire entre le Windsurf et le Kitesurf à moins que ce dernier ne s’ajoute aux 10 supports existants
- Pas de changement pour les 6 autres supports
- La FFVoile par la voix de son Président Jean-Pierre Champion estime que ce sont « des bons choix »
par Effets Mer
Lors du Mid-year meeting de l’ISAF qui s’est déroulé ce week-end à St Petersbourg (Russie), le conseil de la Fédération Internationale de voile a pris des décisions importantes en vue des JO de Rio (2016). Deux séries olympiques sortent - les quillards féminin et masculin - et deux entrent avec le skiff féminin et le retour du catamaran. Le retrait du quillard féminin a une double conséquence : la carrière de l’Eliott comme celle du match race aux JO, le format de course qui avait été retenu pour ce support à Londres, n’auront duré que l’espace d'une olympiade. Pour le Star, il s’agit d’une rupture avec une histoire autrement plus ancienne puisque ce quillard est olympique depuis 1932 !
Avec l’arrivée du skiff féminin, les garçons, qui ont vu l’entrée du 49er aux JO en 2000, n’auront donc plus l’exclusivité de régater sur ces dériveurs légers et haute performance. Les disciplines de « glisse » sortent également renforcées avec l e retour du multicoque de sport. Son éclipse n’aura finalement duré que le temps d’une olympiade (le Tornado ayant été supprimé après les JO de 2008). A l’heure où la Coupe de l’America s’ouvre au multicoque, il s’agit là d’une décision qui va dans le sens de l’histoire maritime. A noter que ce support qui était jusque là « Open » (toutes les combinaisons d'équipage étaient autorisées en matière de genre). Il sera désormais toujours en double mais fois obligatoirement mixte.
Pour ces deux nouveaux supports, le choix de l’équipement (du bateau) sera finalisé au plus tard lors de de la réunion ISAF de novembre 2012. Une réunion durant laquelle devra être prise une autre décision : le kitesurf supplantera-t-il le Windsurf ? A l’issue du Mid-Year Meeting, ces deux pratiques sont en effet en concurrence. A moins que le CIO, sur demande de l’ISAF, ne décide finalement d’ajouter le « Kite » aux 10 supports olympiques. La France, qui souhaite avec force le maintien de la planche, soutient cette dernière solution.
Il n’y a pas de changement par contre pour les dériveurs double (470 hommes et femmes), les dériveurs solitaires (Laser radial pour les femmes, Laser et Finn pour les hommes) et donc le skiff hommes (49er). Ce vote constitue le point d’étape décisif d’un travail entamé en novembre 2010 et qui aura vu plancher une cinquantaine de membres de commissions.
Interview de Jean-Pierre Champion
Ce choix de l’ISAF est-il positif ?
« Oui ce sont de bons choix. Surtout si la planche à voile est finalement conservée l’an prochain. La France est en effet favorable au maintien du Windsurf chez les hommes et chez les femmes même si nous soutenons par ailleurs la proposition de l’australien Phil Jones. Il préside la commission olympique à l’ISAF et souhaite que la fédération internationale demande au CIO d’ajouter le Kitesurf aux séries existantes., sur le modèle qui a permis aux JO d’hiver d'accueillir des disciplines expérimentales comme le Snow-board ou les bosses... »
Quels sont les critères qui ont guidé votre choix ?
« L’universalité et les économies, les deux étant liées. Pour qu’un support soit pratiqué dans beaucoup de pays et avec une haute compétitivité, il faut que les coûts restent maîtrisés. Or, un Star coûte aujourd’hui 75 000 $ et comme la jauge est relativement ouverte, les nouveaux bateaux présentent souvent un avantage ce qui provoque une inflation des prix. Il y a quelques années, nous avions soutenu l’adoption d’un quillard en double avec spi, à la jauge plus maîtrisée et plus moderne. Cela n’a pas été retenu, certains le regrettent aujourd’hui mais c’est fait. Cette suppression du quillard féminin entraine le retrait du match race. Mais là aussi, le match race paye la conséquence d’un mauvais système.
« Au lieu de le pratiquer, comme c’est le cas dans le World Match Racing Tour, avec des bateaux différents fournis par l’organisateur, on a imposé un support qui rend la pratique très coûteuse puisque les organisateurs doivent se procurer des Eliott (d’où un surcoût d’inscription d’environ 2500 à 3000 euros pour une épreuve de la Coupe du Monde). Du coup, on constate un nombre de nations engagées limité. A l’inverse, l’arrivée pour les femmes d’un support aussi spectaculaire et vivant que le skiff est une bonne nouvelle ainsi que le retour du multicoque ».
Les débats ont été serrés ?
« Non pas vraiment puisque cette résolution a obtenu plus de 50 % des voix dès le premier tour (19 votants sur 37) ».
D’autres décisions à cette réunion ?
« Oui mais moins bonnes puisque nous défendions que les championnats du monde de classe n’aient pas lieu chaque année. Cela n’a pas été approuvé ce qui est dommage pour la lisibilité de notre sport »
Les Supports olympiques pour 2016 :
Dériveur en double masculin : 470
Dériveur en double féminin : 470
Dériveur simple masculin : Laser
Dériveur simple féminin : Laser Radial
Dériveur simple masculin : Finn
Skiff Masculin : 49er
Skiff Féminin : série adoptée en novembre 2012
Multicoque mixte : idem
Windsurf et/ou Kitesurf hommes
Windsurf et/ou Kitesurf femmes
Cinq français à St Petersbourg
Deux français font partie du corps électoral du conseil de l’ISAF : Jean-Pierre Champion et Jacques Lehn. Le Président de la FFVoile est en effet l’un des trois représentants au conseil de l’ISAF du groupe des pays d’Europe du Sud. Jacques Lehn est quant à lui Président de l’Offshore Committee. Trois autres Français étaient également présents ce week-end en Russie : Henry Bacchini, vice-président de la FFVoile, Bernard Bonneau, responsable des relations internationales et qui apporte sa grande expérience de juge international au Racing Rules Committee et Olivier Bovyn, Président du « Isaf’s Development and Youth Committee ».
FFVoile