Wednesday, 11 May 2011
Tour de Belle Ile: Romain Pilliard : « La croissance est notre grand défi »
Some of the 485 competing boats in the Tour de Belle Ile 2011. Image copyright Christophe Launay/www.sealaunay.com Twitter @sealaunay
par Tour de Belle Ile media
Organisateur avec son épouse Aurélie du Tour de Belle-Ile, Romain Pilliard revient sur la quatrième édition qui s’est achevée dimanche par la remise des prix, au lendemain de la victoire, nouveau record à la clé (2h42), de Sébastien Josse (Gitana 11). Avec 486 bateaux au départ, force est de constater que le succès était au rendez-vous...
Quel bilan faites-vous de la quatrième édition du Tour de Belle-Ile ?
Le bilan est positif. Ce que je retiens en priorité, c’est que nous avons envoyé près de 500 bateaux dans des conditions assez soutenues et que ça s’est bien passé. Ça signifie que la sécurité que nous avions mise en place sur le Tour de Belle-Ile nous a mis à l’aise pour prendre la bonne décision et a permis à tous les participants de faire le Tour de Belle-Ile sur le même parcours. Certes, il y a eu un peu de casse matérielle et une trentaine d’abandons, ce qui est normal quand on a autant de bateaux au départ et est surtout lié aux conditions, mais les gens ont globalement navigué en bons marins. Et je pense que tous ont passé un bon moment, une belle navigation sportive et ont été contents de participer au premier événement nautique en France en nombre de bateaux engagés. Enfin, au ni veau médiatique, on a encore pris du galon, avec des sujets dans les JT des grandes chaînes nationales, comme TF1 ou les chaînes du groupe France Télévision.Remi Pelletier est aussi venu préparer sa première émission de voile diffusée sur BFM TV pendant ce Tour de Belle-Ile.
Les participants ont été également heureux de naviguer avec certaines « stars » de la course au large française, comme le vainqueur Sébastien Josse, Alain Gautier, Franck Cammas, Lionel Lemonchois, Jean-Pierre Dick , Thomas Coville, et bien d’autres, ces derniers semblent vraiment s’être pris au jeu ?
Oui, et je pense qu’ils se sont surtout bien amusés sur ce parcours qui leur a donné l’occasion de s’offrir une vraie belle régate. Quand on voit les écarts à l’arrivée, on se rend bien compte que ces stars de la voile n’étaient pas là que pour faire le Tour de Belle-Ile, mais bien pour gagner. Que ce soit sur la Route du Rhum ou le Tour de Belle-Ile, hors de question pour eux de laisser passer le petit copain, ils se sont bien pris au jeu de la régate, ce qui donne des écarts infimes à l’arrivée avec un Lionel Lemonchois qui arrive sur les talons de Sébastien Josse, il y a eu une vraie bataille sportive parmi eux.
Pour la deuxième année consécutive, vous avez tenu à associer des enfants hospitalisés au Tour de Belle-Ile dans le cadre de l’opération Appel d’Air, quel en est le bilan ?
Là encore très positif, c’est une opération qui nous tient vraiment à cœur. Le but est d’améliorer l’espace d’un week-end le quotidien de ces enfants atteints de maladies graves, avec l’aide de nos partenaires. On les appelle nos « petits VIP » et on les accueille comme tels : ils sont hébergés à l’hôtel, prennent leurs repas au restaurant, ils ont été reçus par Franck Cammas et Arnaud Boissières qui leur ont fait visiter leur bateau, ils ont eux-mêmes navigué vendredi puis samedi, même s’ils n’ont pas pu faire le Tour de Belle-Ile dans son intégralité à cause de la météo. C’est une grande satisfaction humaine de pouvoir leur offrir cet appel d’air le temps d’un week-end, d’autant que la plupart viennent de mili eux défavorisés. Ça permet de les sortir de leur quotidien qui est de se battre contre la maladie.
Vous avez presque atteint la barre des 500 bateaux, cette croissance, si elle continue, ne risque-t-elle pas à terme de poser des problèmes en termes d’organisation ?
Cette forte croissance est effectivement notre grand défi pour les éditions futures. Il faut d’ores et déjà se poser les bonnes questions et essayer d’y répondre le plus rapidement possible. Car si on est encore 150 de plus l’année prochaine, ça implique forcément des contraintes techniques nouvelles, notamment au niveau de l’accueil des bateaux dans les ports de la baie. Autres questions : doit-on maintenir une seule ligne ? Faut-il instaurer un numerus clausus ? C’est encore trop tôt pour y répondre, mais il va falloir anticiper ces « problèmes » car le bouche à oreille qui fonctionne bien et la médiatisation en hausse qu’on a eue sur cette édition vont sans doute amener plus de monde l’année prochaine. Ce qui est sûr, c’est qu’il y aura un cinquième Tour de Belle-Ile, le 29 avril 2012 !
Y a-t-il des axes de travail sur lesquels vous voulez d’ores et déjà insister ?
Oui, notre objectif est de répondre à tous les besoins des participants, notamment ceux qui ne sont pas des habitués de la régate. Ce qui signifie leur faciliter l’inscription, qui se fait par Internet, ce qui a été un vrai succès cette année, mais aussi l’accueil sur place. Pour nous, le petit croiseur de 7 mètres est tout aussi important que le grand trimaran de course, c’est une évidence et même un principe fondamental du Tour de Belle-Ile. Parallèlement, on veut continuer à motiver les coureurs professionnels à venir nous rejoindre car on met en place pour eux un vrai plan de communication et le format du Tour de Belle-Ile sur trois jours est idéal pour eux s’ils veulent faire des opérations de relations publiques ou vis-à-vis de l’interne. On va donc chercher à faire entrer le Tour de Belle-Ile dans le ca lendrier de certaines classes professionnelles ou semi-professionnelles.
L’esprit du Tour de Belle-Ile c’est ça, réussir à mêler le temps d’un week-end les plaisanciers sur leurs petits croiseurs et les vrais pros sur leurs engins de course, le tout dans une ambiance conviviale et festive.
Tour de Belle Ile