The team of MOD70 Virbac Paprec, including Roland Jourdain. Image copyright JP Dick media.
par Roland Jourdain
Il est des évidences toujours bonnes à rappeler, pour un marin être en mer fait du bien ! La saison 2013 a débuté sur le joli MOD bleu VIRBAC PAPREC 70 aux côtés du Grand, au propre comme au figuré, JP Dick qui se trouve obligé de subir la promiscuité d’un équipage dans l’étroitesse d’une coque centrale, bye bye les joies simples de la navigation solitaire autour du monde… A dire vrai il n’y a jamais embouteillage à l’intérieur du bateau, les courses sont courtes et il faut du monde aux manettes pour maîtriser l’engin.
Virbac Paprec 70. Image copyright Jacques Vapillon/GP Guyader
Notre première épreuve a donc eu lieu dans le cadre magnifique de la baie de Douarnenez lors du Grand Prix Guyader, 4 jours alternant des parcours côtiers avec des runs de vitesse, à la lutte avec notre jumeau Oman Sails skippé par Sydney Gavinet. Prédominance de petit temps avec des vents bien capricieux, cauchemar de notre tacticien Fred Guilmin assisté de Vincent Riou à la navigation. Mais des journées riches d’enseignements à tous niveaux pour la cohésion du groupe, des manœuvres, des phases de départ souvent cruciales pour la suite d’une course, et du comparatif de vitesse avec Oman. Un bon bilan puisque nous finissons devant lui au classement général, laissant la première place dans la classe multi au grand Banque Populaire.
Mais si jamais l’idée saugrenue de prendre la grosse tête nous a effleurés, celle-ci a bien dégonflé quatre jours plus tard lors de L’Armen Race, joli parcours de 310 milles au départ et arrivée à La Trinité, slalom sur la côte entre Belle-Ile, Yeu et Groix. Nous avons « pris une tôle » comme on le dit dans le milieu, face à Oman et Gitana de Sebastien Josse, vainqueur du trio. Un vent de secteur ouest entre 20 et 30 nœuds, une jolie houle associée, et une première nuit en mer en course, autant de conditions que nous n’avions pas encore pratiquées, et encore une évidence bonne à rappeler, l’entraînement sert dans toute activité… La leçon est donc prise et à nous de tirer profit de tout cela. Mais hormis cette légère déception qui gratte un peu derrière les oreilles nous avons passé des moments fantastiques sur ce bateau dingue, à plus de trente nœuds de moyenne et en équilibre sur le fil. Il faut réapprendre à piloter, sentir le bateau et communiquer avec les autres sans vraiment parler, puisqu’on est inaudible par le vent-vitesse créé ou les paquets de mer projetés. Le moindre retard décisionnel fait perdre beaucoup, bref le mode d’emploi est complexe, à croire que c’est un sport professionnel !
Discussing strategy on board. Image copyright Laurent Simon.
Prochaine étape pour notre formation, départ autour du 17 mai pour un convoyage-entraînement de Lorient à Nice en compagnie de Gitana, belle occasion pour nous de progresser.
Et pendant ce temps là notre pilote-maison de Mini Transat Pifou Dargnies nous ramène un joli podium lors de La Trinité Plymouth, course en double effectuée avec son complice Armand De Jacquelot. Pifou rentre dans le top ten du classement annuel des bateaux de série.
Un grand merci à Sygespro, Navicom, IGAM, et à tous ceux qui ont apporté leur soutien à ce joli projet qui va permettre à Pifou d’être au départ de la Mini Transat. Une fierté pour Kairos !
Kairos - Roland Jourdain