Figaro Groupe Queguiner - Leucémie Espoir © Alexis Courcoux
par Fanny Evenat
Ce lundi, à 15 heures, Yann Eliès s'alignera au départ de la 37e édition de la Solo Concarneau. Vainqueur de l'épreuve en 2009, le skipper de Groupe Quéguiner-Leucémie Espoir affiche clairement son ambition de faire aussi bien cette année. Et pour cause, il s'agit là de son dernier galop d'essai avant la Solitaire du Figaro - Eric Bompard cachemire et donc d'une belle opportunité, pour lui, de marquer une nouvelle fois les esprits de ses adversaires avant de les retrouver à Bordeaux, le 2 juin prochain.
370 milles entre les îles d'Yeu et d'Ouessant, voilà donc le menu de la Solo Concarneau 2013. Un parcours particulièrement intéressant pour Yann Eliès et les 30 autres concurrents engagés dans l'épreuve puisqu'il s'agit d'une section de la troisième étape de la reine des courses en solitaire et à armes égales qui, rappelons-le, ralliera Gijon à Roscoff. Reste que le tracé n'est pas le seul point positif de cette 37e édition. « Comme lors de la Solo Arrimer, le fait d'avoir l'opportunité de se confronter à pratiquement 80% de la flotte de la Solitaire est vraiment stimulant. Surtout que, cette fois, la météo devrait être assez variée » indique le skipper de Groupe Quéguiner – Leucémie Espoir.
Yann Eliès, skipper de Groupe Queguiner - Leucémie Espoir
© Alexis Courcoux
48 heures de course
« Nous allons partir avec du vent de sud-est pas très fort, pour une mise en jambe plutôt tranquille. Nous devrions, en effet, descendre assez paisiblement sous spi jusqu'à Pierres Vertes, une bouée située dans le nord de Ouessant. C'est ensuite que les choses devraient un peu se corser puisque le vent est prévu de rentrer dans la nuit de lundi à mardi. Idem pour la pluie. En conséquence, toute la partie entre la pointe Bretagne et Belle-Ile devrait être un peu musclée - au près avec une vingtaine de nœuds. Ensuite, plus nous gagnerons vers le sud, plus le vent faiblira » a précisé le navigateur qui, selon ses propres routages, devrait boucler les 370 milles du parcours en 48 heures. « Deux nuits en mer, c'est bien. Il faudra essayer de partir correctement afin d'être aux avant-postes au passage du Raz de Sein puis il faudra bien gérer les petites phases de transition et les changements de voiles… Il y aura quelques options avec le courant et les bascules de vent. Une nouvelle fois, la gagne se nichera dans le détail » a ajouté Yann, satisfait que l'épreuve ne se résume pas à une simple course de vitesse. « Ce ne sera pas du tout droit et c'est appréciable. Nous allons enfin pouvoir laisser libre court à notre imagination, tenter des coups » a commenté le marin pour qui la Solo Concarneau revêt une saveur particulière : « C'est une régate que j'aime bien. Je l'ai remportée en 2009. Cette année-là, je me remettais tout juste de ma grave blessure du Vendée Globe (il s'était fracturé le fémur, ndlr). J'avais débarqué sur le ponton avec mes béquilles mais j'avais réussi à m'emparer de la première place. A ce moment-là, j'ai pris conscience que je pouvais non seulement revenir, mais aussi gagner », avoue Yann qui espère clairement terminer dans le Top 3, mercredi après-midi.
Figaro Groupe Queguiner - Leucémie Espoir © Alexis Courcoux
Ne pas descendre du podium
« Cela va faire un an que je ne suis pas descendu du podium sur les courses du circuit Figaro Bénéteau auxquelles j'ai participé et je compte bien faire en sorte que cela dure. Je me suis accordé une grosse pause après la Solo Arrimer. D'abord parce qu'il y avait quelques petits problèmes techniques à régler sur le bateau, ensuite parce qu'à ce moment-là, j'ai éprouvé le besoin de prendre un peu de recul. Le Figaro Bénéteau est un support connu pour moi et je sais à quel point il est important d'avoir envie. Après quelques jours loin de ma monture, j'ai de nouveau hâte de la retrouver. Le petit convoyage entre Port-la-Forêt et Concarneau, jeudi dernier, m'a mis l'eau à la bouche. J'ai très envie d'en découdre ». C'est lui qui le dit.
Solo Concarneau