Thursday, 17 March 2011

Sodeb'O: Calmes Tropiques / Calm Tropics



The exercise that Thomas is carrying out on board Sodeb'O is like an eight week equivalent of a 100 metre sprint


Sodeb'O. Image copyright Yvan Zedda/Sea&Co.

par Sodeb'O Voile media

A chaque jour, sa nouvelle donne. S'il affrontait hier une mer brutale dans du vent encore soutenu au large du Brésil, le skipper entre aujourd’hui dans cette région de transition (le fameux Pot au Noir) à l’approche de l’équateur où toutes les bonnes comme les mauvaises surprises sont possibles.

Coup de pouce

Tom a viré de bord en milieu de nuit, repassant tribord amure et soulageant ainsi le flotteur dont l’étrave esquintée a résisté aux assauts des vagues, non sans stress pour le marin. La configuration actuelle l’amène à virer de nouveau dans la journée pour un passage relativement Ouest, pas loin des côtes brésiliennes, afin de contourner une bulle sans vent.

Relâchant les ris les uns après les autres puis dégainant les voiles d’avant de l’ORC à la trinquette, toute la garde de robe y est passée et Sodebo navigue désormais sous grand voile haute et solent. La mer s’est aussi lissée alors que le vent de Nord-Nord-Est a molli autour d’une quinzaine de nœuds.

Tom jouit néanmoins ce matin d’un peu plus de pression que ce qu’annonçaient les fichiers avec un flux de 16 nœuds qui semble adonner favorablement. Toujours au près, le Trinitain serre le vent autant qu’il peut, à l’affut du moindre petit ou grand "coup de droite" pour effectuer la route la plus rapprochante possible. Il s'en tire plutôt bien puisque le trimaran a progressé à 17,2 noeuds ces six dernières heures.


View from up the mast on Sodeb'O's A100 sister ship without foils, Majan, looking forward to leeward. Image copyright Anne Hinton, all rights reserved. (Squeezed between bolt rope and mast, with leg wrapped around the mainsail for this one!)

Quel pot ?

Avant de repasser pour de bon dans l’hémisphère Nord, restent encore plus ou moins trois jours très incertains. Trois jours où Thomas fera une croix sur l’alizé, annulé par cette dépression orageuse dont il s’est extirpé hier et qui se décale dans l’Est, aspirant tout sur son passage. Trois jours par conséquent où il va falloir accepter que l’avance de Sodebo fonde, tant le détenteur Idec avait pu suivre au même stade une trajectoire rectiligne, rapide et proche de la route directe.

Selon les prévisions et au regard de ce que vit le duo leader de la Barcelona World Race Jean-Pierre Dick et Loïck Peyron actuellement collé à la piste au-dessus de Recife, il semblerait que la zone de convergeance intertropicale (Pot au Noir) soit relativement Sud et déventée. Là encore, difficile d’accorder sa confiance à cette région du globe où l’opportunisme et l’huile de coude restent les meilleures armes. Dick et Peyron naviguent 500 milles plus au Nord que Thomas et d’ici là, la situation peut bien évidemment évoluer.

Francis Joyon avait franchi l'équateur à l’aube de son 48e jour de navigation, avec 12 jours d'avance sur Ellen MacArthur. Il avait ralenti nettement la journée suivante après la rupture de sa drisse de grand voile. Le marin avait aussi découvert en montant dans le mât que le point d’encrage du hauban tribord se dévissait. Blessé à la cheville, le skipper avait néanmoins effectué trois ascensions en tête de l’espar, réparant ce qui pouvait l’être et sécurisant cet axe qui a tenu jusqu’à Brest.

Sodeb'O Voile